Premières impressions de France, Allemagne et Autriche

Un peu plus de deux semaines maintenant depuis le départ, 18 jours intenses et finalement très divers, bien que tous rythmés par le vélo.

Mon beau vélo, que je n'ai toujours pas baptisé
Mon beau vélo, que je n’ai toujours pas baptisé

Je commence à trouver mon rythme et je peux maintenant rouler autour de 100km par jour sans trop me fatiguer, tant que je dors sufisamment la nuit. Nuits que je passe en tente ou chez des Couchsurfers.

couchsurfing.com est un site internet où des particuliers proposent d’héberger gratuitement chez eux des voyageurs, dans des conditions souvent moins bonnes que celles d’un hôtel. Je n’avais jamais tenté l’expérience, et j’ai maintenant 5 couchsurfings à mon actif, qui se sont tous très bien passés. En plus de la nuit, j’ai toujours eu un dîner chaud et un petit déjeuner offert, ce qui m’arrange bien pour garder un peu d’argent pour la suite du voyage. Mais surtout, cela me permet de rencontrer des gens alors que je suis seul sur la route et que je ne rencontre pour l’instant que peu de cyclistes. Ma meilleure expérience est pour l’instant à Ratisbonne, où Chris m’a fait une visite pleine de détails et d’anecdotes de la ville, digne d’un guide professionnel. On a ensuite dîné de très bonnes lasagnes avec ses deux collocataires, avant une soirée jeux très sympa, l’ambiance de colloc m’avait bien manqué.

J’envoie quelques demandes de Couchsurfing dans les villes où je prévois de passer, et lorsque ça ne marche pas, je dors dans ma tente. La première nuit, j’ai beaucoup de mal à m’endormir, et je me réveille au moindre petit bruit. Difficile de se sentir vraiment en confiance pour une première tout seul dans la tente. Je me réveille même en sursaut en croyant qu’une grosse lampe est braquée sur moi. Finalement, je ne dors que 2 heures mais je me dis que c’est normal pour une première fois.
J’ai connu une autre nuit très difficile, alors que la température est descendue à -1˚C et que mon sac de couchage est prévu pour du 7˚C confort et 3˚C extrême. Mais je dors maintenant très bien en tente, avec au moins 11 heures de sommeil lors de mes trois dernières nuits !

Un petit coin tranquille où dormir la nuit
Un petit coin tranquille où dormir la nuit

Je dors souvent dans la forêt hors des sentiers, qui présente l’avantage d’être quasiment invisible puisqu’il faut passer à moins de 10 mètres pour voir ma tente, ce qui est peu probable alors que je m’installe à distance raisonnable des sentiers. Je suis toujours le même rituel : j’installe la tente, je me douche, je dîne et je lis ou j’écoute de la musique avant de dormir. Pour me doucher, j’ai une poche d’eau pouvant contenir jusqu’à 10 litres – 4 litres suffisent – que je peux accrocher et d’où l’eau sort par petits filets, comme pour une vraie douche. Ce n’est pas toujours facile de se motiver pour une douche froide, mais c’est si agréable d’être propre dans son sac de couchage après avoir bien transpiré si le vélo !

Petit douche le long d'un camion
Petit douche le long d’un camion

Mon rythme est imposé par mon premier objectif : retrouver mon frère Paul à Istanbul le 2 juin. Mais cela nécessite de parcourir une moyenne d’environ 100km par jour, donc de ne faire presque aucune pause, ou alors de faire quelques pauses et de rouler autour de 120km par jour, et c’est plutôt cette dernière option que j’ai fait jusqu’ici. Mais plus on doit faire de kilomètres, plus on doit rouler doucement et plus on doit faire de pauses, et une journée de 120km à vélo prend donc souvent beaucoup plus de temps et d’énergie qu’une journée de 90km.

Le lecteur assidu pourra alors montrer en exercice que, sous des hypothèses de conditions atmosphériques stables et en modélisant les pauses de façon continue, le temps nécessaire pour parcourir une étape est une fonction convexe de la distance.

Je vais maintenant ralentir un peu mon rythme pour pouvoir plus profiter des villes par lesquelles je passe et pouvoir prendre mon temps, notamment pour lire plus, peut-être même pour écrire un peu plus ici.

Après avoir traversé la France, l’Allemagne et l’Autriche, ce sont la Slovaquie, la Hongrie, la Serbie, la Croatie, la Roumanie (ces derniers pays seulement sur de cours parcours) et surtout la Bulgarie qui m’attendent. Ce sera un vrai changement entre de riches pays entretenant de belles pistes cyclables et de très belles villes médiévales en chemin et des pays dont je ne maitrise pas la langue et dont je sais assez peu. C’est en quelques sortes le début d’une nouvelle aventure, que je vais entamer avec un enthousiasme renforcé.

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