Écrit par Maxime
Nous rentrons en Bolivie accompagné de Nick, un belge flamand qui nous accompagne depuis Cuzco, et nous ne roulerons presque jamais seuls dans ce pays si pauvre économiquement, et si riche de sa culture et de ses paysages. Nous avons passé Noël et Nouvel An avec une quinzaine d’amis rencontrés sur place, roulé jusqu’à 7 personnes en même temps, découvert des canyons rouges à la Lucky Luke, roulé sur la plus grande étendue de sel au monde et, pour finir en beauté, traversé le Sud Lipez, un magnifique désert de sable et de pierre.
Notre séjour commence par une visite de l’Isla del Sol – l’île du soleil. Nous y arrivons en bateau et plantons notre tente sur une superbe plage où quelques hippies ont choisi de rester une bonne semaine. Une petite balade nous permet d’admirer une vue qui vaut le détour.
Nous arrivons à La Paz après quelques jours de vélo et un petit raccourci en bateau. Nous logeons dans une des quelques Casas de Ciclisista d’Amérique du Sud. Seuls les cyclistes y sont admis et ils sont reçus en principe gratuitement ou presque – nous payons ici 3€ par jour mais nous sommes en plein coeur de La Paz.
Nous retrouvons Sandie et Thibaud rencontrés dans une auberge à Cusco, Jack avec qui nous avons marché 3 jours au Pérou, son acolyte Martin, un polonais Kamil, et Michael et Karel que j’avais brièvement croisés dans la rue à Cusco. Adrien et Charlotte, deux piétons rencontrés dans la même auberge que Sandie et Thibaud, complètent le joyeux groupe avec qui nous fêtons Noël. Au programme, une journée complète à faire les courses et cuisiner, suivie d’un repas beaucoup trop copieux à base de barbecue. Je m’occupe de la guacamole, Nico d’un caramel au beurre salé pour le dessert qui a déjà fait ses preuves à Cusco.
C’est vraiment agréable de passer Noël avec ce groupe, ça nous permet de ne pas souffrir trop de l’absence de nos familles. Avec qui le miracle de Skype – qui marchera correctement pour la seule fois de toute la Bolivie – nous permet de partager aussi une partie de cette journée.

Dès le lendemain, nous prévoyons de tous nous retrouver – à l’exception de Jack et Martin – à Potosí pour le Nouvel An. Le trajet étant un poil trop long pour quatre jours de vélo, nous prenons un bus pour Oruro – ce qui nous fait aussi économiser une sortie difficile à vélo de la capitale – et partons en groupe rangé de 7 cyclistes.

Les routes que nous avons empruntées en Bolivie sont difficiles, et souvent très raides. Nous avons souvent planifié des journées que l’on pensait assez faciles, et qui se sont avérées beaucoup plus longues que prévu à cause des côtes à 6-9%. Nous roulons chacun à notre rythme et nous retrouvons régulièrement pour de longues pauses.
Les soirs sont particulièrement sympas, les repas sont l’occasion de revenir sur la journée – plus difficile que prévue – et de raconter nos anecdotes de voyages. Kamil a quitté sa copine en route, Sandie et Thibaud n’ont pas été séparés plus de cinq heures depuis un an, Karel et Michael n’ont pas eu peur de démissionner pour partir en voyage.

De Oruro à Uyuni en passant par Chalapata et Potosí, notre trajet est marqué de nombreuses montées, des paysages très changeants mais tous marquants, deux crevaisons pour moi, une nuit dans un hôpital qui a bien voulu nous accueillir et, quand même, une belle descente pour arriver vers Uyuni, au bord du plus grand désert de sel au monde.
Pendant tout notre séjour en Bolivie, nous sommes en saison des pluies. Ce qui signifie qu’il devrait pleuvoir tous les jours. Fort heureusement pour nous, un phénomène climatique qui survient environ tous les cinq ans, El Niño, dérègle fortement le climat et nous ne serons que très rarement mouillés, les rares pluies n’arrivant miraculeusement que lorsque nous sommes en ville. Comme par exemple lors d’une après-midi de pause à Chalapata, où un prêtre polonais nous accueille chaleureusement. Ce dernier doit s’adapter aux croyances locales et s’est mis à faire des prières pour la pluie en pleine nuit à la demande de ses fidèles.

Nous arrivons à Potosí le 30 décembre, où nous nous transformons pour quelques jours en touriste backpacker. Ce qui veut dire passer du temps à discuter avec les autres hôtes de l’auberge, se balader en ville, prendre presque tous ses repas au restau et avoir une douche chaude à la fin de la journée. Pas si désagréable, finalement.

De Potosí, outre une sympathique soirée de Nouvel An avec les usual suspects, c’est surtout la visite de la mine que nous retenons. Le gouvernement exploitait cette mine jusqu’à une dizaine d’années, quand il a décidé qu’elle n’était plus rentable, les prix des métaux ayant diminué, et la mine, exploitée depuis le XVIème siècle et l’arrivée des espagnols, n’ayant plus beaucoup de très bons filons à exploiter.
De nombreux mineurs se sont donc regroupés en coopératives et ont obtenu l’autorisation de continuer à exploiter la mine, en payant une partie du chiffre d’affaire au gouvernement. N’ayant aucun argent à investir dans des machines, les techniques sont primitives et les conditions de travail affreuses. Les trous sont faits à la pioche ou à la dynamite, les pierres évacuées ensuite sur le dos des mineurs ou, parfois, sur un petit train de mine.
La journée typique d’un mineur commence à 3h du matin avec un gros litre de lait avant de partir dans la mine où il ne mangera pas avant sa sortie 13 heures plus tard. Respirer de la silice toute la journée est suffisamment dangereux pour ne pas en plus à avoir à en manger avec un éventuel sandwich. Il mastique toute la journée des feuilles de coca pour garder de l’énergie avant de sortir épuisé retrouver sa famille. L’espérance de vie ne dépasse pas 40 ans à cause principalement de problèmes aux poumons, mais il aura perdu la majeure partie de ses dents bien plus tôt à cause de la coca.


Nous apprenons quelques jours avant notre arrivée à Uyuni que le Dakar (la course automobile par étape) y arrivera deux jours après nous. Uyuni est à notre arrivée une ville moche, assez pauvre, construite dans un lieu aride et sans intérêt, mais se transformera en 24h en un grand centre d’accueil joyeux et convivial, avec un nouveau stand de nourriture pas chère tous les 10 mètres. Mais un dilemme encore plus difficile que celui de choisir son prochain repas parmi les 50 possibilités est celui de savoir comment nous allons traverser le désert du Sud Lipez pour rejoindre le Chili. Les options sont trois jours en Jeep en groupe à regarder les beaux paysages défiler derrière une vitre, ou tenter la traversée à vélo. Nous nous éloignons rarement des routes goudronnées, encore moins souvent volontairement, et cette traversée est réputée comme l’expérience la plus difficile à vélo que la plupart des tour du mondistes à vélo ont faite, ce qui confère au Sud Lipez le doux surnom de « paradis infernal ».
Après avoir bien discuté avec une agence, nous penchons plutôt pour l’option facile. Jouer les touristes à pied de temps en temps est agréable et ça nous permettra de passer un bon moment en groupe avec les cinq autres amis qui sont motivés pour le faire (toujours issus du même groupe avec qui on a passé Noël et Nouvel An).
Le lendemain matin, nos amis belges Karel et Michael nous réveillent, en nous annonçant qu’après en avoir bien discuté la nuit, ils veulent faire la traversée à vélo, et aimeraient la faire avec nous si on se motive. Alors qu’on est au pied d’une aventure pour laquelle certaines personnes font l’aller-retour depuis l’autre bout du monde (on a croisé une allemande pour qui c’était le cas), que beaucoup racontent comme leur plus belle expérience à vélo, ce serait dommage de ne pas y aller. Nous avons un guide assez détaillé avec les points d’eau et d’hébergement possibles, ainsi qu’un descriptif de la route. Une vingtaine de Jeep emprunte chaque jour le même chemin, nous ne prenons donc pas vraiment de risque pour notre santé.
Nous hésitons un peu mais nous laissons vite convaincre et nous décidons donc avec une grande excitation d’embarquer pour l’aventure avec nos amis.
Le reste de la journée est consacré à la logistique, notamment les courses de nourriture et la lecture de blogs de cyclistes l’ayant traversé pour récupérer plus d’informations. Pour la nourriture, nous prévoyons 12 jours complets (nous prévoyons d’en acheter une partie deux jours plus tard, au dernier point où c’est possible).
Nous assistons le lendemain à la parade d’arrivée d’une étape du Dakar, où les voitures, motos et quads défilent un par un sur un podium. S’ils sont connus, le speaker et parfois la presse les interviewent, sinon ils se contentent de faire coucou au public.

Après trois heures à voir défiler les véhicules depuis notre loge Paceña, où nos amis belges ont réussi à se faire inviter, nous allons finir nos bagages. En partant, je suis motivé pour faire un détour pour essayer d’emprunter le chemin des voitures entre le podium et leur campement, où il y a encore beaucoup de spectateurs. La barrière est presque inexistante, une simple corde facile à mettre à terre ou à soulever. Nous passons, les premiers policiers ne disent rien et nous sommes déjà encouragés par quelques spectateurs, puis de plus en plus au fur et à mesure que nous nous prenons au jeu et que nous leur faisant des signes de mains en héros.
Motivés par ce passage grisant au milieu de la foule, et après s’être vus interdire l’entrée au campement, nous faisons le tour de la ville pour cette fois-ci en sortir. Mais au bout d’une rue Karel voit le podium au loin, et on se dit que ce serait bête de ne pas tenter, la barrière est à 100m de nous.
Il y a cette fois une bonne trentaine de policiers entre nous et le podium, mais encore une fois la barrière est une simple corde que des boliviens lèvent, ayant compris que nous voulons passer. Nous sommes une nouvelle fois acclamés par la foule, plus nombreuse encore. Les policiers qui sont sur la route hésitent, ils ne sont probablement pas sûrs que nous sommes de simples squatteurs. Après 100m nous arrivons au podium. Une de mes sacoches avant se décroche et je dois m’arrêter pour la remettre. Je vois donc mes amis passer sans soucis le podium et arrive un peu après. Le speaker comprend vite la situation et ironise : « Et voilà qu’arrive maintenant une nouvelle catégorie du Dakar, applaudissez ces cyclistes ! ». Puis il m’arrête quand je passe et m’interviewe rapidement, alors qu’une charmante bolivienne en petite tenue vient me remettre un drapeau du pays, comme elle l’a fait pour tous les concurrents. Je passe alors devant quelques milliers de spectateurs en tribune, ravis d’avoir un peu de changement après avoir vu passer des gros véhicules pendant plusieurs heures, et je suis accueilli en héros alors que j’agite le drapeau de leur pays.


Le lendemain de notre quart d’heure de gloire, le début de l’aventure peut commencer avec la traversée du Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel au monde. Nous décidons de couper un peu pour viser directement San Juan, la dernière ville avant le début du désert du Sud Lipez, et donc ne traverser « que » 82km sur cette étendue blanche et plate dont la longueur dépasse les 150km.
Le paysage, d’un blanc uniforme, est impressionnant et seuls les hexagones de sel qui défilent sous nos roues viennent briser la monotonie. On se croirait sur une autre planète. Après le déjeuner et la multitude de blagues (« Quelqu’un a vu du sel, j’en ai besoin pour l’eau des pâtes ?»), nous prenons une bonne heure pour la traditionnelle séance photo (cliquez sur les photos pour les agrandir).
La fin du désert de sel marque le début des pistes défoncées, sur lesquelles nous parcourrons 390km en neuf jours. Nous aurons tour à tour de la tôle ondulée menaçant de casser nos sacoches ou nos bras lorsque nous allons un peu trop vite, de la terre molle dans laquelle nos pneus s’enfonce et qui nous oblige à multiplier nos efforts, du sable qui nous stoppe parfois net, nous obligeant à pousser le vélo entre 10 et 300m pour avoir du sol plus dur, ou encore une suite de grosses pierres que nous devons attentivement surveiller pour ne pas se faire éjecter du vélo.



Nous suivons les indications du guide pdf Cycling South West Bolivia disponible gratuitement sur internet indiquant les points d’eau, les possibilités d’abri du vent où installer la tente et des indications sur l’état de la route. Nous planifions ainsi la quantité d’eau à porter – nous en buvons cinq litres par jour par personne et avons besoin de deux litres de plus pour cuisiner – et où dormir, les vents puissants survenant l’après-midi et en début de soirée emporteraient notre tente si celle-ci n’était pas à l’abri.

La journée commence avec le réveil à 5h30. Il fait à ce moment autour de 0ºC dehors, donc l’un de nous fait bouillir de l’eau dans l’abside de la tente en restant dans son sac de couchage. Le temps que le petit déjeuner à base d’avoine (complétée par sucre, lait en poudre, raisins secs et cacahuètes) soit prêt et qu’il puisse nous réchauffer, nous nous activons à remballer nos sacs de couchage et tapis de sol.
A 7h, nous partons et nous faisons vite réchauffer par le soleil, qui ne fera presque jamais défaut tout au long de la traversée. C’est au début de la journée que nous avons le plus d’énergie et que nous ne comptons pas nos efforts. Tant mieux, car il n’y a aucun kilomètre gratuit, il faut en permanence être attentif à l’état du sol et fournir un bon effort tout en évitant d’être à bout de souffle, celui-ci venant souvent à manquer alors que nous roulons entre 4000 et 5000m d’altitude.
Il y a souvent une bonne dizaine de traces de Jeep en parallèle, le grand jeu permanent est alors de trouver la meilleure ou plus souvent la moins pire. Nous observons les autres qui sont sur d’autres pistes en essayant de jauger si la leur est meilleure au point de justifier un changement de trace, qui nécessite de pousser le vélo entre les deux.

Le vent se lève en général vers 14h et il peut rapidement être si fort qu’il est insupportable de rouler. Ce n’est pas tellement qu’il nous ralentit – le sable fait déjà bien ce travail et de manière encore plus efficace – mais les bourrasque permanentes fatiguent et ôtent tout le plaisir de la conduite. Nous finissons en conséquence souvent la journée autour de 14h, et lorsque nous prévoyons de rouler plus nous essayons de limiter la pause déjeuner.
Nous voyons passer une bonne vingtaine de Jeep dans chaque sens chaque jour, et contrairement au reste du temps nous sommes ici très heureux de leur présence. Elles contribuent à tasser le sable, nous permettant de rouler sur des pistes plus dures. En l’absence de réseau mobile et alors que nous sommes parfois à deux jours de vélo de la source d’eau la plus proche, elles sont notre garantie d’un voyage sûr. Certains touristes nous prennent pour une attraction touristique, prenant des photos au passage sans dire bonjour, tandis que d’autres sortent les deux mains par la fenêtre pour nous applaudir, ce qui nous fait parfois un bien fou sur les sections les plus difficiles.
Le troisième jour, alors que nous nous sommes arrêtés pour déjeuner au même endroit que plusieurs Jeep, Karel a l’idée de demander aux chauffeurs s’ils ont des restes de nourriture et d’eau dont ils n’ont pas besoin. La récolte est fructueuse et nous fournit un bon repas ainsi que 7 litres d’eau. Nous emploierons souvent cette technique pour récupérer au milieu du désert des plats tout prêts : salade de quinoa avec tomate, carotte et concombre, poulet cuisiné sous toute forme ou encore biscuits salvateurs.

Ce même jour, Karel remarque que son cadre est à nouveau fendu. Impossible bien entendu de le réparer au milieu du désert, c’est donc la fin prématurée pour lui et son acolyte Michael. Par miracle arrive à ce moment Steve, un anglais à bord d’un camion Mercedes quatre roues motrices ayant anciennement appartenu à l’armée allemande. Steve accepte avec plaisir d’emmener nos amis belges jusqu’à la fin du désert, ainsi que de nous emmener dans son camion faire le tour du lac salé pour arriver à une source d’eau douce et potable. Nous continuerons deux jours de plus avec Kamil, qui lui aussi nous quitte un après-midi pour continuer à avancer, alors que nous préférons passer le reste de la journée à l’abri d’un vent violent.

Bien que les kilomètres soient intenses, nous arrêter tôt nous permet de ne pas être complètement KO et de profiter des fins de journées pour lire, discuter avec les touristes ou jouer aux cartes. A l’exception d’une très longue journée.
Nous savions que ce septième jour serait le plus dur, nous n’avons pas été déçus. Les premiers kilomètres se font sur une route aussi pourrie que d’habitude, puis nous attaquons un col qui nous emmène à 4960m d’altitude. Le début de la montée se fait sur des morceaux de bitume arrivés là on ne sait comment et nous laisse optimiste. Mais la fin est constituée de nombreuses montées et descentes, où nous devons souvent pousser sur du sable qui nous semble de pire en pire. Il ne faut pas se tromper quand le sable semble plus dur et que l’on veut recommencer à pédaler : lancer la bête de plus de 50kg sur une montée, alors qu’à 4900m nous n’avons plus beaucoup de souffle, demande une énergie que nous n’avons pas toujours.
Nous arrivons à notre objectif de la journée après encore 10km entre 4800 et 5000m. Nous prenons le déjeuner aux bords de nombreux cratères où une étrange boue en ébullition crache une épaisse fumée, puis cherchons un lieu pour y camper. Mais alors que le vent s’est mis à souffler très fort, nous ne trouvons pas de bon abri. La perspective de passer la nuit dans mon sac de couchage 7ºC alors qu’il risque de faire -5ºC avec beaucoup de vent tout en priant pour que la tente tienne debout ne m’enchante pas franchement, et nous nous décidons alors à repartir pour faire les 19km restants jusqu’au prochain abri.

Alors que nous avons mis plus de trois heures pour effectuer les 15 derniers kilomètres, nous espérons avoir une bonne piste pour ces 19km alors que nous sommes déjà KO. Nos voeux seront largement exaucés alors qu’un puissant vent de dos se combine à une belle descente et une piste d’une rare qualité pour nous emmener parfois sans effort à plus de 50km/h. Miracle qui nous permet d’arriver à destination en ayant encore une bonne heure avant le coucher de soleil, et donc de profiter d’une bonne relaxation inespérée dans des sources thermales en plein air à 38ºC, avant d’aller se coucher dans une remise à l’arrière d’une auberge.
Les deux derniers jours seront assez faciles en comparaison, et nous pouvons d’autant plus profiter des paysages qui nous entourent que nous sentons la fin approcher. Il fallait un lieu magique pour pouvoir fournir autant d’effort en ayant la sensation de passer de belles vacances, et le Sud Lipez ne nous a jamais déçus à ce niveau. Les paysages ont été toujours changeants, décrivant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel entre les couleurs froides des lagunes et celles chaudes des montagnes. A chaque fois que nous nous enfonçons dans le sable en manquant de tomber, nous en profitons pour admirer les alentours et y puiser la force pour repartir.

Après le passage de la frontière chilienne, les retrouvailles avec l’asphalte sont le moment d’une vive émotion. Avec la civilisation, nous retrouvons du bitume sur lequel les vélos semblent voler, de l’eau potable disponible partout, une nourriture riche et variée et un repos aussi mérité que nécessaire. Mais nous sentons aussi déjà poindre la nostalgie du désert qui aura exacerbé toutes nos émotions, faisant d’une simple pause, de l’ouverture d’un paquet de gâteau, ou d’un regard vers l’horizon un moment magique.
