4 septembre 2015, c’est à cette date que Maxime et Pierre devaient se retrouver à Chengdu, petite bourgade chinoise de 14 millions d’habitants plantée au pied des montagnes du Sichuan. Mais suite à des déboires avec l’administration chinoise expatriée en Inde (double dose), Maxime n’obtint pas son visa. Après quelques heures de réflexions, nous décidions de nous rejoindre à Hanoï au Vietnam !
C’est chose faite le 9 septembre où nous passons une agréable nuit chez Quyhn, vietnamien né en France rencontré via Warmshower, le réseau des cyclotouristes.
Nous donnons nos premiers coups de pédales dès le lendemain. Le premier défi consiste à sortir vivant d’Hanoï (ça n’était finalement pas si dur que cela) et le second à s’acclimater à la chaleur étouffante de l’après-mousson !
En route vers le Nord !
Nous prenons la direction du nord vers la frontière chinoise à Lao Caï. Bien que les 200 premiers kilomètres sont extrêmement plats, nous souffrons le martyr par 45 °C et 95% d’humidité. Le soleil nous assomme, les litres d’eau sont aussi vite transpirés qu’avalés, les Vietnamiens rient de nous. Les paysages se font de plus en plus escarpés, nous attaquons les premiers cols mais l’accueil que nous réservent les villageois nous réconforte.
Les grimaces et sourires des petits vietnamiens
D’ailleurs, à l’issue d’une journée assez intense, nous décidons de planter la tente sur le terrain de volley d’un petit village avant qu’une famille nous aborde en nous invitant à passer la nuit chez eux. Bon diner, bon lit, bon petit-déjeuner (euh la même chose qu’au diner en fait), nous regagnons la route fascinés par cet accueil si simple mais si généreux.
Plus nous avançons, plus les montagnes grandissent et plus la température et l’humidité… restent stables. Par chance, le prix des pensions se situe autour de 2 Euro par personne et nous nous offrons une bonne douche et un bon lit quasi-quotidiennement. Il faudra néanmoins attendre notre lente et difficile ascension vers Sa Pa, cette station balnéaire construite par les Français en 1912 et située à 1800m d’altitude, pour ressentir enfin de l’air frais. Nous sommes même contraints d’enfiler nos coupe-vent lors de la descente du lendemain.
La montée, c’est bien. La descente, c’est mieux.
Nous avalons ensuite 300km dans un cadre très préservé et paisible jusqu’à Dien Bien Phu, cette fameuse cuvette qui sonna le glas de l’aventure coloniale en Indochine. Ce lieu chargé d’histoire et que les Vietnamiens entretiennent avec une certaine objectivité est suprenant de par sa géographie : entourée de montagnes à la végétation luxuriante, la plaine de Dien Bien Phu est une rizière géante, plate comme la Hollande.
A l’issue d’une journée de visite, nous rechargeons nos vélos en direction du Laos tout proche. Une fois les formalités et autres « frais de douane » terminés, nous entamons une fantastique descente dans ce pays très peu développé où les chiens errants et le bétail bronzent sur la route.
Le calme et la douceur du Laos reflètent la bienveillance et la nonchalance des Laotiens. Nous roulons tranquillement jusqu’à Oudomxai puis jusqu’à Luang Prabang. Cette dernière est la capitale historique et culturelle du Laos. Nous y passons deux jours et l’atmosphère y est particulièrement agréable : des temples, beaucoup de végétation, le Mékong et surtout l’Utopia, ce bar lounge où nous alternons parties de volleyball et d’échecs accompagnées de la fameuse Lao Beer !
Vue sur Luang Prabang
Nous quittons Luang Prabang sans savoir ce qui nous attend (enfin un peu quand même) à savoir 3200m de dénivelé positif dans la même journée. Il fait chaud, il faut humide, il fait pentu. Nous attaquons 2300m de dénivelé vers 15h. La montée est une horreur, nous ne passons jamais en-dessous de 8% de pente et inutile de préciser que nos 35kg de chargement ne sont pas là pour nous aider. Nous arrivons en haut du premier col vers 18h30 et décidons de planter la tente dans le noir d’un ciel magnifiquement étoilé. Le réveil ne fut pas désagréable, l’endroit étant absolument magnifique.
Après cette journée éprouvante, nous roulons mollement jusqu’à Vang Vieng puis jusqu’à Vientiane où nous dormons chez Campbell, un australien expatrié avec sa famille. Nous profitons de cette petite pause pour visiter la capitale laotienne et recharger les batteries avant de prendre un long, très long, bus vers Pakse dans le sud du pays.
Le bus de l’enfer (15h sans pause)
Ce long, très long, bus nous a mis littéralement KO, pire que nos pires cols. Nous mettons deux bonnes journées à nous en remettre. Heureusement, la douceur, les cascades et le café du plateau des Boloven nous offrent une belle convalescence. Une fois notre petite boucle bouclée, nous descendons vers le Si Phan Don (4000 milles îles en laotien). Il s’agit de petits îlots formés par différentes bandes de terres à un endroit où le Mékong se fait particulièrement large. Nous devions initialement y passer une journée, nous y resterons trois jours et trois nuits. La lenteur et la sérénité des flots nous ont bien trop plu.
La terrasse de notre bungalow…
Mais il faut partir, direction le Cambodge ! Les dénivelés sont désormais nuls. Nous garderons cependant un souvenir vif du passage de la frontière Laos-Cambodge où le prix des visas a bizarrement augmenté dans la nuit… Malgré la sympathie des gardes-frontière, nous nous retrouvons avec un modeste Yuan, souvenir du passage de Pierre en Chine. Ce qui vaut environ 15 centimes d’Euro…
Néanmoins, nous pédalons vers Stung Treng où nous trouvons UN distributeur… Ville sans charme, nous fuyons dès le lendemain vers la campagne cambodgienne qui offre ce singulier paysage de plaines mariées à quelques arbres éparses. Cependant la monotonie du paysage se trouve égayée par le nombre de « Hello » que les villageois nous lancent et auxquels nous sommes forcés de répondre. Forcés car ils se comptent par centaines mais s’accompagnent d’un sourire sincère.
Au terme de ces 500km de plat, nous arrivons enfin à Siem Reap et plus précisément sur le site des temples d’Angkor. Le plus connu et le plus majestueux d’entre eux est évidemment le temple d’Angkor Vat mais le site regroupe des dizaines de temples tous différents les uns des autres et qui s’étalent sur 50km² de jungle. Laquelle ne s’est d’ailleurs pas gênée de reprendre ses droits sur la pierre, ce qui confère au temple Ta Prohm notamment un aspect féérique.
Autant de monde qu’à EuropaPark…
Après trois jours passés sur place, nous prenons un bus pour Bangkok afin d’éviter des kilomètres d’autoroute. Nous y arrivons au terme d’une dure journée de logistique. Bangkok nous réserve deux bonnes soirées où nous rencontrons toutes sortes de voyageurs et touristes.
C’est ainsi que nous nous séparons, Pierre prend l’avion du retour et Maxime part dans le sud de la Thaïlande pour quelques 400km de plages de sable fin où il ne croisera pas le moindre touriste !
De son côté, Pierre repart pour un long périple de 9 mois avec Laura, à pied cette fois-ci.
Et Maxime rentre une petite semaine en France avant de s’envoler avec Nicolas vers l’Amérique du Sud où il attaquera la pire de ses montées. Au programme 4000m de dénivelés positifis entre Lima et Cuzco avant de planer sur les hauts plateaux boliviens.