Le Pérou, un rêve cycliste

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Ecrit par Nicolas

 

Chapitre 1 : Les Andes, ça se mérite ! Lima, 0 m – Col du Ticlio, 4818 m

La Plaza de Armas de Lima
La Plaza de Armas de Lima

Si la circulation à Lima devait se réduire à un mot, ça serait « chaos ». Manifestement, la notion de code de la route se résume ici à une loi de la jungle où le pouvoir se mesure à la force du klaxon. Après un jour de visite rapide de la ville, c’est plein d’entrain que l’on s’élance à l’assaut des Andes dans ce décor peu entrainant. Les principaux responsables sont les collectivos, des petits mini-vans à itinéraires plus ou moins fixes qui s’arrêtent n’importe où pour prendre et déposer des passagers. Le conducteur – appelons-le le pilote – se faufile avec une habileté déconcertante dans le chaos urbain, s’arrêtant tout net au milieu de la route dès qu’il aperçoit un passager potentiel, tandis que son copilote hurle la destination et le prix à travers la porte arrière grande ouverte.  En ce qui concerne la bande son, il s’agit d’un savant mélange de bruit de moteurs asthmatiques et de klaxons hurlant « Par ici ! », « Pousse-toi ! », « Attention je déboite sans regarder dans mon rétroviseur !» etc… Mes premières heures avec ce vélo de 40kg (le poids de 2 vélib’s…) sont donc riches en apprentissage. Notre seul allié est le gros klaxon rouge (merci Maman !) qui trône fièrement sur mon guidon et dont le son ressemble à s’y méprendre celui d’un camion.

Alors qu’on se faufile dans cette circulation étouffante, un chauffeur de taxi nous arrête et nous déconseille fortement de poursuivre sur cette route car il est presque certain que nous allons nous faire dévaliser à quelques kilomètres de là. Il nous propose de le suivre dans des petites ruelles pour éviter cette zone dangereuse et rejoindre la grand-route plus loin. Sentant le mauvais coup, on hésite, puis on finit par accepter en se promettant de faire demi-tour au moindre signe inquiétant. Finalement, après 30 min de course poursuite avec notre sauveur dans des petites ruelles insalubres, on débouche sur la grand-route, sauvés de la délinquance locale. Les  deux heures qui suivent sont relativement pénibles : beaucoup de circulation, un air difficilement respirable, des paysages désolants. Tout le nécessaire pour apprendre à aimer la campagne et détester les villes.

Après 40 km, la route commence enfin à s’élever, les constructions laissent petit à petit place à la végétation, et la circulation se calme. Après 72km et 1300m de dénivelé positif, on s’arrête enfin – tous les muscles de mes jambes commençaient à trembler et à se demander dans quelle aventure ils ont été embrigadées de force. Le lendemain, on continue notre ascension vers le col. La route monte de plus en plus, et la pente se stabilise autour de 5%. On se fait doubler par un nombre incalculable de camions, qui nous encouragent tous d’un coup de klaxon et d’un grand geste du bras, ainsi que d’un grand sourire pour ceux qui sont dans l’autre sens, c’est vraiment agréable ! A la fin de la journée, on a monté 1750m de plus (et descendu… 4m !), et on finit par planter la tente sur le parvis d’une petite église, faute de mieux. Au moins, on sera sous bonne protection.

Le lendemain, on monte encore 600m, à un rythme moins élevé. Le paysage devient grandiose et on se sent bien petits, flanqués au fond de cette vallée, sévèrement encadrés par des milliers de mètres de versants arides. Sur la route, on s’arrête au marché de San Mateo, et on y achète des feuilles de coca. Il s’agit d’une plante locale qui peut être mâchée ou consommée en infusion, et qui aide à lutter contre le mal d’altitude qui nous guette. Véritable partie de la culture et des traditions locales, cette plante est massivement consommés par les Péruviens. Rassurez-vous, il nous faudrait pas moins de 10 produits chimiques différents pour la transformer en cocaïne et faire fortune dans les rues de NY, on se contentera des feuilles ! On finit par s’arrêter à 3600m d’altitude, au bord d’une petite rivière, et on décide d’y rester un jour complet pour s’acclimater à l’altitude. Au programme de ce jour de détente : lecture, jeux, lessive et bonne cuisine au feu de bois. Comprendre : purée de pommes de terre lyophilisée, bouillon-cube de poulet, lait, tomates, oignons.

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Après cette tentative d’acclimatation, vient le grand jour : aujourd’hui, on va tenter de passer le col, 1200m au-dessus de nous. Je prend un médicament contre le mal d’altitude en prévision, et on laisse infuser des feuilles de coca dans nos gourdes. On décide de faire des pauses tous les 100m (de dénivelé) pour reprendre notre souffle et grignoter un peu. Les 600 premiers mètres se passent sans problème, mais arrivés à 4200m on commence à sentir les effets de l’altitude : un petit mal de tête lancinant s’installe, l’air commence à manquer, et on avance de moins en moins vite. Monter se dit « subir » en espagnol ; on sait maintenant pourquoi. A 300m (de dénivelé, toujours) du col, il commence à faire très froid, on continue d’enfiler des couches supplémentaires et on a l’heureuse surprise de voir sur le GPS qu’on est 100m plus haut que ce qu’annonçait l’altimètre du compteur. A 200m, la grêle s’invite dans la partie, on a maintenant presque toutes nos couches, le mal de tête s’intensifie, et les efforts sont de plus en plus difficiles. On fait maintenant des pauses tous les 50m pour reprendre notre souffle. A 100m, on se prend à rêver du moment où on passera enfin ce col qui parait encore bien loin. Soudain, la route s’aplanit un petit peu, et on n’en voit plus le bout. Serait-ce le col ? Une arche se distingue enfin, oui c’est bien lui ! On accélère, on y est presque. A quelques dizaines de mètres du col, un péruvien se met à courir à côté de mon vélo pour faire la course et m’encourage, c’est donc en sprint qu’on finit par passer le col. Je manque presque de tomber de vélo en passant l’arche. 4818m, nous voilà plus haut que le Mont Blanc après 4 jours de vélo seulement, à nous les Andes ! Littéralement ivres de bonheur, on fait une courte pause en tentant de contrôler nos tremblements, puis on décide de redescendre rapidement. Pendant les 130km de montée, on rêvait de cette descente, et c’est finalement un cauchemar. On est pris dans une tempête de grêle qui nous fouette violemment le visage, si bien qu’on est obligés de s’arrêter dans un petit abri avec des ouvriers péruviens pour que nos joues reprennent des couleurs. On finit par arriver dans une auberge à la Oroya, où je passe la nuit à me battre contre une grosse crise de mal d’altitude à retardement : violent mal de tête, nausées, impossible de manger ou de boire. Un mauvais moment qui finira par passer après 2 jours au fond de mon lit. Mais peu importe, ce qu’on en retiendra, c’est qu’on a réussi à passer notre première grosse difficulté, et maintenant je suis sûr que la suite se passera bien !

Après 4 jours d'efforts, nous voilà au col !
Après 4 jours d’efforts, nous voilà au col !

Chapitre 2 : Première rencontre avec les vallées andines. La Oroya – Ayacucho

 

Après cette première étape éprouvante, on se dirige vers Huancayo, où un couchsurfer nous attend (on ne sait pas encore qu’il n’a pas d’eau chaude !). On roule doucement, et les Andes commencent à dévoiler leurs paysages étonnants. On descend le long d’un vallée minière, le soleil illumine des montagnes très blanches, recouvertes ça et là de végétation basse et sèche.

 

Lorsque la pluie nous rattrape, on s’abrite dans un abri de bus pour jouer aux cartes et attendre un moment plus propice. Le principal problème c’est qu’une partie de carte dure environ un épisode de pluie et un épisode de soleil, ce qui fait qu’on se fait tremper trois fois de suite après avoir continué à jouer aux cartes pendant une accalmie… Lors de l’une des pauses, on se retrouve dans un tout petit abri de bus avec une péruvienne et son fils de 8 ans. Venue apporter son déjeuner à son mari qui travaille dans un champ loin de chez eux, elle nous offre des pommes de terre chaudes et une boisson énergétique qui lui restait. Un geste très touchant qui représente assez bien l’accueil qu’on a reçu au Pérou, d’autant plus qu’ils ne semblent pas rouler sur l’or.

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A la fin de la journée, on arrive à Huancayo où on retrouve notre hôte Vincent. La ville est à l’image des autres qu’on a croisées : une Plaza de Armas (place centrale) plutôt jolie, en plein centre d’une ville construite à la va-vite, dont la plupart des immeubles ne sont même pas finis, ce qui contraste fortement avec les paysages absolument splendides des campagnes. Vincent est un personnage haut en couleur : américain d’une soixantaine d’années, il a quitté le Maine où il était hôtelier pour venir s’installer au Pérou il y a 11 ans. Il vit dans une maison de 8m2 sans vitre dans les montagnes au-dessus de la ville, sans électricité ni eau courante, où il dit être pleinement heureux, et ne vient dans son appartement en ville (où il nous reçoit) qu’une fois de temps en temps pour avoir internet.

Etonnamment, dans cette ville, il y a internet jour et nuit, mais l’eau courante en fonctionne que la journée, comme dans de nombreux villages péruviens ! On passe une partie de la soirée autour d’une bière (la première depuis Lima !) à discuter en espagnol, pour continuer à progresser, au rythme de vieux morceaux de rock américain, puis on finit par se coucher, encore épuisés par les derniers jours.

 

Les jours suivants, sur la route pour Ayacucho, on tombe sur une fête d’anniversaire du doyen du village, et je me retrouve, sans n’avoir rien demandé, avec un verre de bière à la main à danser avec les gens du village, dans ma tenue sexy de pantalon étanche et veste de pluie.

On passe ensuite quelques jours à se reposer sur le terrain de foot d’un petit restaurant au bord de la route, en attendant que Maxime et son ventre se mettent d’accord pour pédaler à nouveau. Le paysage est grandiose : nous sommes dans une grande vallée cultivée, et les couleurs alternent entre le rouge ocre des champs labourés et le vert pâle des cultures. C’est dimanche, j’en profite pour accompagner Bianca, la gérante du restaurant, et sa fille de 14 ans, Tania, à la messe. Mauvaise idée ! En lieu et place de messe, je me retrouve dans une sorte de hangar vaguement décoré en église, dans lequel les gens chantent et dansent des chants religieux comme s’ils s’agissait du dernier mix d’un DJ à la mode, dans une boite à St-Tropez. Ils sont surexcités ! Puis arrive sur scène une pasteur (à croire que católico n’est pas la traduction de catholique…) qui se met à déclamer avec vigueur un sermon sur le thème : on ne peut rien cacher à Dieu. Soit. Après une heure et demi de délire complet, j’ai la certitude de ne pas avoir été à la messe mais d’avoir vécu une expérience très originale, et je suis content d’avoir eu l’occasion de discuter longuement avec cette communauté, ce qui change de nos rencontres, souvent trop éphémères.

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Max est de nouveau sur pied, on se remet en selle et on passe rapidement un col à 3900m, de la rigolade maintenant ! La descente qui suit est à couper le souffle : on commence par traverser une vaste vallée cultivée aux couleurs qui font penser à l’automne européen, puis on s’enfonce dans une vallée de plus en plus étroite, creusée par une rivière que l’on va suivre pendant plusieurs jours.

On voit la route à flanc de montagne qui descend au loin vers l’horizon. On est sur la route nationale 3 du pays, mais il n’y a qu’une fine file dans chaque sens, parfois à peine la place de croiser un camion et un vélo, et presque aucun trafic, le rêve du cycliste.

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Alors qu’on a du mal à trouver un terrain plat dans ce canyon pour planter la tente, on finit par demander l’autorisation de camper dans la cour d’une école primaire, où on reçoit la réponse habituelle : « Claro que si ! Por qué no ? ». Et finalement, le professeur nous propose de dormir dans la salle de classe, où l’on s’endort observés par une dizaine de paires d’yeux curieux et entourés de tables de multiplications et de drapeaux de tous les pays du monde. Le lendemain, on poursuit notre descente (comprendre : pas mal de montée et beaucoup de descente) le long de ce canyon aux couleurs fantastiques, qu’on ne quittera qu’après 140 km. On arrive alors dans un décor de western dans lequel on n’aurait pas été étonnés de croiser Lucky Luke et Rantanplan : des cactus, des petits buissons épineux, un sol de sable rouge ocre et des montagnes arrondies.

Retour à l'école !
Retour à l’école !

Par endroits, la route n’est pas terminée, et on se retrouve sur des pistes de déviations complètement défoncées. Rageant, alors qu’on a l’impression qu’il ne manque plus que la peinture. Au barrage suivant, on décide de contourner les barrières et de continuer sur la route asphaltée toute neuve. Un professeur sort de l’école du village et nous fait des grands signes. D’un air naïf, on demande quel est le problème. Réponse : « ¡ Falta un puente ! » [Il manque un pont]. Merci du tuyau, on prendra la piste du coup !

Décor de western
Décor de western

Notre couchsurfeuse d’Ayacucho nous ayant lâché sans trop de raison, on décide de camper 15 km avant la ville pour y aller le lendemain. On aurait pu passer une super nuit sur le terrain de foot de cette école vide, si l’équipe de ménage n’avait pas décidé de mettre la musique à fond le matin à partir de 5h…

Finalement, la ville d’Ayacucho est vraiment très jolie, avec de nombreux bâtiments coloniaux autour d’une magnifique Plaza de Armas, on en serait presque réconciliés avec les villes !

 

Chapitre 3 : Les montagnes russes andines. Ayacucho – Cachora

 

Dans cette partie du voyage, pas un kilomètre de plat à l’horizon : nous avons 5 cols à plus de 4000m à passer pour rejoindre Cusco, nous allons donc alterner quotidiennement entre le froid des cols, et la fournaise et les moustiques aux alentours de 2000m, sacré programme !

Au départ d’Ayacucho, on s’élève rapidement pour atteindre l’un des plus beaux lieux de camping qu’on ait eus : au sommet d’une colline, le long d’un petit ruisseau, entourés de champs cultivés au premier plan, et dominés par les montagnes imposantes au second plan. La vue est si belle qu’on en oublierait que la douche qui coule de notre poche à eau ne dépasse pas les 12°C, c’est vivifiant.

Le jour suivant, on passe rapidement un col à 4100m, et c’est là que l’une des plus folles descentes de l’aventure commence : 50km de descente, 2000m de dénivelés à dévaler à 40km/h de moyenne dans les lacets, sans mettre un seul coup de pédale ! Ça n’en finit pas de descendre, c’est magique. On passe de 12°C à 35°C, et on retire veste, pull, bonnet, gants, jambes de pantalon, et chaussettes.

En roue libre dans la descente !
En roue libre dans la descente !

Comme pour tous les déjeuners, on s’arrête dans un petit restaurant au bord de la route qui propose une soupe, puis un plat de poulet ou de truite avec du riz, pour la modique somme de 5 soles (1,40€). Un peu plus loin, on arrive à faire un gros stock de pain (on en trouve parfois du bon !), de mangues et d’avocats. Acheter des mangues dans des petites tiendas (boutiques) péruviennes, c’est toujours un plaisir : on prend généralement 1,5kg, qu’ils pèsent et arrondissent à 1kg, puis ils nous ajoutent gratuitement une mangue ou deux, « el aumento », et on repart donc avec 2 kg de mangues pour environ 5 soles. Un peu plus loin, on s’arrête pour camper en bas d’une longue montée, à 2000m d’altitude, dans un coin endroit infesté de nos pires ennemis : les moustiques. Hé oui, ici, les moustiques arrivent à nous piquer jusqu’à 3000m…

Bref passage dans une plaine entre deux cols
Bref passage dans une plaine entre deux cols

Le lendemain, on réalise notre journée la plus intense physiquement de tout le Pérou, peut-être de tout le voyage. Réveil à 5h pour attaquer la montée avant que le soleil ne commence à nous cuire sur place, petit-déjeuner très copieux, rangement rapide du camp, et à 6h on donne notre premier coup de pédale. La montée commence très fort avec des pentes à 7-9% avant de se calmer et de revenir vers 5%, mais les conditions sont idéales pour une ascension : un ciel bien nuageux, une température assez fraiche, et pas de vent. On commence à se dire que ce serait une bonne occasion de faire une très grosse journée.

On fait des pauses tous les 200m (de dénivelé), et un peu plus fréquemment lorsque mon genou a la mauvaise idée de me faire miroiter une tendinite sur au moins 2 tendons, mais on grimpe relativement vite néanmoins. Max est en pleine forme, et manifestement sur-motivé pour passer le col aujourd’hui même, c’est à dire grimper 2200m de dénivelé. A 9h30, on a déjà monté plus de 1000m, on commence à croire qu’on y arrivera. On fait de grosses pauses tous les 600m pour manger des snacks comme des biscuits au chocolat, des mangues, des galettes salées, du pain et du manjar (dulce de leche local), ou encore des bananes. On décide de ne déjeuner qu’après le passage du col, ce qui nous motive pour avancer. Mais le col est un farceur : alors qu’on pense être arrivés, un long faux-plat montant apparaît derrière ce qu’on pensait être le dernier virage, et cette bonne blague se  répète à chaque virage pendant plus d’une heure. A 15h, on achève enfin ces 50 km de montée, on vient de monter 2200m, c’est énorme !

Les seuls habitants des cols désertiques
Les seuls habitants des cols désertiques

Alors qu’on s’élance à toute vitesse dans la descente vers notre déjeuner bien mérité, la roue avant de Max crève. Grrrrr, c’était bien le moment ! Finalement, on se retrouvera à table à 16h30 autour d’un morceau de « cuy » délicieusement pané, accompagné d’une grosse plâtrée de riz. Le cuy est un genre de cochon d’Inde, et sa viande est excellente et pleine de protéine… à condition d’oublier ce qui est dans votre assiette !

Le lendemain matin, alors qu’on campe sur le terrain de foot d’un petit village en contrebas, on est réveillés à 5h20 par un ahuri qui hurle dans son micro à toute vitesse, et pendant une bonne demi-heure. On se croirait en pleine scène d’OSS 117, mais on n’a pas le courage de sortir de la tente pour régler le problème avec autant de panache qu’Hubert Bonisseur de la Batte. De toute façon, on n’aurait pas réussi : il s’agissait du maire qui prévenait tout le village, par l’intermédiaire d’un savant réseau de haut-parleurs, de l’arrivée d’une équipe de contrôle sanitaire pour les vaches.

 

Nos jambes n’ont pas vraiment oublié la journée de la veille, et on s’arrête après 50 km seulement dans un petit coin de paradis, en contre-haut de la route, au bord d’un mini ruisseau, avec une vue splendide sur les montagnes environnantes. On profite de l’après-midi pour faire laver nos vêtements (merci Go Sport pour ce produit magique 4 en 1 : savon, shampoing, lessive et produit vaisselle), nettoyer et graisser la transmission de nos vélos, lire et se reposer.

Pancho, un agriculteur de la région, très chaleureux, vient s’installer avec nous pour discuter. Comme tous les gens que l’on croise, il a du mal à comprendre pourquoi on voyage à vélo et non pas en voiture. Quand on lui dit que ça nous permet de rencontrer des gens (la preuve !), et de prendre notre temps pour mieux découvrir les pays qu’on traverse, il semble apprécier l’idée mais trouve alors qu’une moto ferait quand même mieux l’affaire. On en profite pour en savoir plus sur les conditions de vie des agriculteurs locaux, qui sont extrêmement rudes : dans la mesure où beaucoup de champs sont trop penchés pour pouvoir utiliser un tracteur ou une charrue à boeufs, très utilisée ici, ils doivent souvent labourer, semer et récolter à la main, avec un gros panier sur le dos. On se quitte en lui promettant qu’on ira chez lui si jamais on a un quelconque problème.

La tête dans les nuages...
La tête dans les nuages…

De nouveau sur la route à l’aube le lendemain, on remonte vers un col à 4200m. La dernière partie de la montée est magique : au-dessus des nuages, on a l’impression de pédaler dans un océan de coton, percé au loin par la cime des plus hautes montagnes. Dans la longue et raide descente qui suit, on bat nos records de vitesse en prenant à tour de rôle l’aspiration de l’autre avant de sprinter dans les parties les plus pentues. On dépasse tous les deux les 70 km/h et Max établit le record officiel à 72,3 km/h. Sur le versant d’en face, après 4h de montée, on trouve un petit coin fantastique pour camper : sur un terrain de foot (une valeur sûre en termes de plat et d’herbe, vous l’aurez compris), dans un petit village de 8 maisons, à côté d’une église de fortune en construction, et avec une vue incroyable sur le massif montagneux d’en face, rougi par le soleil couchant.

On y est tellement bien qu’on décide d’y prendre un jour de repos, pour permettre à mes genoux de récupérer. Une tendinite établie, et ce serait la fin de l’aventure, mauvais plan. Alors qu’on monte la tente, une dizaine d’enfants du village, entre 4 et 11 ans, nous entourent et posent une multitude de questions sur absolument tout ce qu’on fait. Mais ce qui semble les étonner le plus, c’est de voir de leur langue traditionnelle sur notre tente et une partie de nos vêtements : Quechua. Un peu déçus lorsqu’on leur avoue ne pas parler quechua, ils restent quand même une bonne partie de la soirée avec nous, manifestement peu rancuniers après la pâtée que Max leur a mise au foot. Ce jour de repos, marqué par le triste épisode du vol d’une partie de nos gâteaux par un chien sournois, nous permet de commencer à monter la vidéo, de lire et de soigner mon genou.

Une tente quechua, ça intrigue !
Une tente quechua, ça intrigue !

Après cette journée très agréable, on reprend la route, et après à peine 100m de montée, on passe un nouveau col à 4000m, et la longue et douce descente de 35km vers Abancay apparait. La route est magnifique, on la voit s’étirer jusqu’à perte de vue, le long d’un versant de montagne. Ce qu’il y a de fantastique dans cette partie des Andes, c’est que les paysages varient beaucoup avec l’altitude, et on ne se retrouve jamais plus de quelques heures dans le même décor. Arrivés à 1800m, le plus bas depuis notre premier col, l’enfer recommence : il fait plus de 35°C, le soleil tape fort, et les moustiques sont de retour. On monte jusqu’à la ville d’Abancay, où on prend notre piqure hebdomadaire de pollution et de circulation anarchique.

Dans la suite de la montée, on a la mauvaise surprise de constater que le soleil a fait fondre l’asphalte, et que nos roues s’enfoncent légèrement dans la route, ce qui rend l’ascension extrêmement difficile. On termine la montée le lendemain, dans un brouillard très épais dans lequel on joue à cache-cache avec les camions. Ces derniers, moins joueurs que nous, ont un peu de mal à nous voir et on est obligés de les aider avec notre élégant gilet jaune fluo.

Après le col, on quitte la route principale, pour descendre 15km de piste défoncée et 700m de dénivelé négatif jusqu’au petit village de Cachora, d’où on partira pour le trek du Choquequirao. De la piste sur un vélo de voyage, sans amortisseur, c’est pénible !

 

Chapitre 4 : La vallée sacrée et ses nombreux sites incas. Cachora – Cusco

 

Dans ce petit village, on a la surprise de croiser un couple de deux jeunes américains. Il s’agit des premiers étrangers qu’on voit depuis trois semaines et demi. Avant eux, on n’avait côtoyé que des Péruviens, et on est presque heureux de parler un peu anglais. Jamais deux sans trois, on croise ensuite un britannique de l’île de Guernesey qui descend à vélo du Canada depuis 14 mois et qui vient également pour faire le trek.

On part avec lui le lendemain pour 4 jours de trek, afin de visiter le site de ruines incas du Choquequirao. Après une heure de marche, on commence une descente vertigineuse pour aller traverser la rivière tout au fond de la vallée. Au loin, sur le versant d’en face, on aperçoit un petit sentier qui monte en lacets très resserrés vers ce qu’on imagine être le site en question. C’est frustrant, on est à peine à une petite dizaine de kilomètres à vol d’oiseau, et environ 500m plus bas que les ruines, mais il va nous falloir descendre 1500m et remonter 2000m sur l’autre versant pour y arriver !

Vue depuis le sommet du Choquequirao
Vue depuis le sommet du Choquequirao

Autour de nous, les montagnes sont splendides, recouvertes de végétation verdoyante. A l’heure du déjeuner, on retrouve nos amis américains avec qui on continue jusqu’au lieu de bivouac, deux heures de marche au dessus de la rivière. Le lendemain, cinq heures de marche sur un petit sentier très raide en lacets, et nous arrivons enfin sur le site inca. C’est immense, et la difficulté du trek, ainsi que la faible notoriété du lieu font que nous ne sommes que 7 en tout et pour tout à visiter les ruines.

Il s’agit d’une ancienne forteresse inca construite à flanc de montagnes pour surveiller la vallée, et on y trouve différents quartiers. Sur la place principale, des ruines de maisons restaurées témoignent du génie des incas en termes de construction (on est quand même à 3800m d’altitude, dans un endroit difficilement accessible par un petit chemin escarpé). En contrebas, de nombreuses terrasses cultivées agencées en escalier géant ont été construites dans cet environnement où rien n’est plat. Enfin, en contre-haut de la place, sur une petite montagne tronquée, se trouve une ancienne place de sacrifices. La vue est époustouflante, à la fois sur les montagnes et sur le site en lui-même.

C’en est trop, on ne peut plus reculer devant l’idée qui nous trottait dans la tête depuis plusieurs jours : dormir au sommet des ruines ! On s’installe donc tout en haut de ce site magique, hors de vue du poste de garde, dans ce lieu qui restera sans aucun doute notre plus bel endroit de camping. On n’a pas le droit au coucher et au lever de soleil espérés, à cause du brouillard qui s’installe, mais celui-ci donne un caractère mystérieux et envoûtant au site qui vaut également le détour.

Les nouveaux habitants du Choquequirao
Les nouveaux habitants du Choquequirao

Malgré le sermon du garde relativement énervé le lendemain matin, qui avait téléphoné au camping et avait constaté qu’on n’y était pas, on ne regrette pas cette expérience fantastique.

Sur le chemin du retour, on croise un groupe de deux francais et un anglais, dont deux voyagent à vélo, voilà une bonne surprise. Ils nous donnent l’adresse d’une auberge très sympa à Cusco, la Estrellita, un repaire de cyclistes manifestement.

La fin du trek est difficile, il semble qu’un sort inca ait transformé tous les muscles de nos jambes en morceaux de bois, pas commode pour marcher. On arrive enfin dans l’auberge de Cachora qui nous prête son jardin pour camper, et c’est là qu’un miracle se produit. On ne n’espérait même plus que cela arrive un jour au Pérou. Et c’est d’autant plus fantastique que jusqu’à 10min avant l’événement, on n’imaginait pas que cela puisse nous tomber dessus aussi facilement. Et pourtant si. Il s’agit d’une douche… CHAUDE ! La première depuis Paris, 4 semaines auparavant.

En repartant de Cachora, on prend pour la première fois un moyen motorisé pour rejoindre sur la route. Remonter 700m de dénivelé avec des pentes à plus de 10% sur une piste défoncée, non merci ! Mais ce n’est que pour rejoindre la route qu’on avait quittée, on pourra toujours dire qu’on est allés de Lima à Cusco uniquement à la force des jambes. On se remet en route pour Cusco, où on devrait arriver 2 jours plus tard.

Parmi les petits événements de ce court trajet, on retiendra notamment une délicieuse glace à la mangue au bord de la route (on a fait confiance à nos estomacs, qui se sont montrés à la hauteur), 2 heures de vélo à la recherche d’un restaurant qui refusait désespérément d’apparaître, une fête du village où l’on se retrouve avec un verre d’alcool de maïs dans la main sans n’avoir rien demandé, une tentative de s’accrocher à un camion très lent pour avancer sans effort sur 300m, et la satisfaction d’être maintenant des vagabonds sans billet de retour. En effet, on avait du prendre un aller-retour pour payer moins cher, et le retour s’est envolé hier, sans nous !

On arrive enfin à Cusco, ancienne capitale Inca, où on a prévu de rester au moins quelques jours, après n’avoir fait presque aucune pause, hors problèmes de santé, pendant un mois. La ville a l’air très sympa, et infiniment plus jolie que celles qu’on a traversées jusque là. Lorsqu’on arrive enfin à la Estrellita, l’endroit nous plaît d’emblée : on entre dans une petite cour ensoleillée où tout le monde discute tranquillement, notamment de vélo. On retrouve notamment Jack, l’anglais avec qui on était au Choquequirao, ainsi que des cyclistes atypiques : Thibaud et Sandie sur un tandem assis-allongé, Jérémie sur un cargo-bike (un vélo avec une grosse caisse de 150L entre le guidon et la roue avant), mais aussi Adrien et Charlotte, un couple de backpackers français, et Thérèse, qu’on avait croisé sur le trek du Choquequirao et sa pote Sixtine. Il parait qu’il y a aussi des non-français, mais il semble qu’une bonne partie des cyclo-voyageurs soient français, ce qui se confirmera par la suite.

Petit tour en cargo-bike avec Jeremy
Petit tour en cargo-bike avec Jeremy

Et là, second miracle de la semaine : tout le monde est partant pour cuisiner pour le dîner… une fondue savoyarde ! Après un mois de pâtes tous les soirs (à quelques exceptions telles que du pain tartiné de sauce tomate, ou bien de la semoule trop liquide), c’est une sacré surprise.

L’après-midi, on se lance donc tous ensemble dans la mission fromage au marché de Cusco. Autant vous dire que trouver du beaufort, du comté ou de l’emmental à Cusco relève de l’impossible, et on se retrouve donc à goûter une bonne dizaine de fromages (qui n’ont de nom que celui de leur producteur, pas commode…) sur les stands du marché. Après une longue délibération, on se met d’accord sur trois fromages à pâte dure, et on trouve du “pan francés” et du Chardonnay, la soirée s’annonce bien. Finalement, le dîner est excellent, et on passe un très bon moment. Après un mois sans croiser personne, c’est un vrai plaisir de se retrouver dans une telle ambiance familiale, et même d’y trouver encore une douche chaude !

Les jours qui suivent sont très agréables : on y cuisine plein de bons plats tels que du poulet-coco-curry-noix de cajou, des fajitas, du caramel au beurre salé et même une tartiflette (pas tous ensemble, promis). On trouve aussi une crêperie bretonne, où un cousin du quinoa remplace habilement le sarrasin !  Max a quelques problèmes de genoux à son tour, après 2 jours sans vélo, étonnamment. A croire qu’après 7 mois de vélo il a perdu l’habitude de marcher !

Marais salants de Moray
Marais salants de Moray

On profite quand même de cette bonne pause pour faire les touristes et aller visiter les sites incas alentours : les forteresses de Pisac, d’Ollantaytambo et du Sacsahuayman, les marais salants (à 3500m d’altitude !) et le site d’expérimentation agricole de Moray. On en profite également pour visiter la ville et en apprendre plus sur les Incas et la colonisation espagnole. Finalement, après une longue hésitation, on décide de ne pas aller au Machu Pichu. En effet, nous avons été tellement enthousiasmés d’avoir eu le site du Choquequirao, aussi grand que le Machu Pichu, pour nous tous seuls ou presque, que nous n’avons pas envie de payer un prix exorbitant pour nous retrouver entourés de plusieurs milliers de touristes, dans un lieu où tout est balisé et encadré. Le souvenir des ruines incas restera pour nous celui d’un lieu fantastique et mystérieux, presque désert, perché à flanc de montagne et surplombant des vallées magnifiques.

Forteresse de Pisac
Forteresse de Pisac

Alors qu’on était prêts à repartir, un problème de moyeu sur la roue avant de Max nous pousse à repousser notre départ d’un jour, et c’est finalement après 8 jours de repos vraiment très agréables qu’on se remet en selle en direction de la Bolivie.

 

Chapitre 5 : Du plat, enfin ! Cusco – Lac Titicaca

 

Nous ne sommes maintenant plus deux, mais trois, à voyager ensemble. A l’occasion d’un déjeuner dans un petit restaurant de Cusco, on a rencontré Nick, un belge flamand qui voyage également à vélo, et pédalera avec nous jusqu’en Bolivie.

La sortie de Cuso est relativement longue, mais heureusement c’est en descente. A nouveau, on passe devant des dizaines de restaurants le matin, mais lorsqu’on décide de s’arrêter pour le déjeuner, il n’y en a plus un seul, et on finit par en trouver un à 15h seulement. Le soir, on s’arrête dans un spot de camping 5 étoiles : un terrain de foot avec de l’eau et des toilettes à proximité. Le retour à la douche froide en plein vent, après une semaine de confort, est une épreuve.

Voilà pourquoi on préfère dormir sous la tente que dans une auberge !
Voilà pourquoi on préfère malgré tout dormir sous la tente que dans une auberge !

On poursuit ensuite notre route, et on développe des stratégies pour moins se fatiguer. La plus classique consiste à faire des relais pour prendre l’aspiration de celui de devant lorsqu’il y a du vent de face. Des techniques plus élaborées consistent à s’accrocher aux véhicules qui passent. En ce qui concerne les voitures et les camions, c’est presque impossible car ils sont trop rapides, mais il existe des genres de tuk-tuks qui roulent à moins de 40km/h et ont de bonnes prises à l’arrière pour s’accrocher. Il faut être vigilant, car ils ont tendance à rouler trop proche du bas-côté, ou bien du milieu de la route, ce qui fait que s’accrocher à droite comme à gauche pose certains problèmes pratiques. Mais quel bonheur de prendre un tel “taxi” pendant quelques kilomètres ! Ceci dit, pour l’instant, on n’a jamais réussi à faire beaucoup de kilomètres car ils ont tendance à surgir de nulle part pour s’arrêter au milieu de nulle part à peine plus loin.

A la fin de la journée, on vise d’arriver d’atteindre le lieu-dit d’Aguas Calientes, connu pour ses sources chaudes. Nous luttons contre du vent de face toute l’après-midi, et c’est vraiment l’espoir de ces bains chauds qui nous motive à terminer la journée. En effet, il nous faudra presque une heure pour parcourir les cinq derniers kilomètres, contre le vent de face et face à une forte pente. Finalement le jeu en valait la chandelle : se prélasser dans des bains chauds en plein air après une dure journée de vélo, à 4100m d’altitude, entourés de montagnes magnifiques, c’est vraiment un moment fantastique !

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Les trois jours suivants, changement radical de décor. Après avoir passé notre dernier col à 4300m, on roule maintenant sur l’Altiplano, un immense plateau à presque 4000m d’altitude, bordé au loin par des montagnes. La descente du dernier col, entouré de ces belles montagnes qui tombent élégamment de part et d’autre de la route, sous un grand soleil, les mains en l’air et une playlist entraînante dans les oreilles, est un véritable régal ! Ensuite, du plat, du plat, du plat. C’est tellement nouveau que je me rends compte que je n’ai pas encore trouvé de rythme correct en plaine, car depuis plus d’un mois nous n’avons jamais eu plus d’un kilomètre de plat. On fait des relais pour contrer le faible vent de face, et on progresse nettement plus rapidement qu’avant.

Un soir, on campe dans cette immense plaine, à côté d’une petite église, avec les montagnes au dernier plan. La vue splendide appelle à un bon dîner : pâtes (évidemment), oignons et ail revenus avec un peu d’huile d’olive, tomates, carottes, et sauce tomate, accompagnés de bon pain (chose rare) et d’un fromage frais, qui grince quand même un peu dans les dents. Le lendemain, on a la bonne surprise de constater que tout a gelé pendant la nuit : gourdes, vaisselle à tremper, et poche à eau. On comprend mieux pourquoi on a eu un peu froid dans nos sacs de couchage, il a du faire -3°C pendant la nuit. Heureusement, la température remonte très vite avec le lever du soleil, et en enfourchant nos vélos, vers 8h, on est déjà en short et T-shirt. Drôle de climat.

Premier bivouac sur l'altiplano
Premier bivouac sur l’altiplano

Sur la route, on tombe sur un blocus routier qui dure depuis 24h pour protester et obtenir de meilleurs installations routières, un hôpital pour la région, et surtout un meilleur accès à l’eau. Heureusement, on peut le traverser sans encombre, mais les touristes en bus n’ont pas autant de chances, et certains se retrouvent à marcher plusieurs heures pour aller de l’autre côté et espérer y trouver un bus prêt à faire demi-tour.

Baignade dans le lac Titicaca
Baignade dans le lac Titicaca

Deux jours plus tard, on arrive à Llachon, sur une péninsule peu fréquentée, au nord de Puno. Le lieu est vraiment un havre de paix, et on trouve un spot de camping magnifique, juste au bord du lac avec, comme toujours, les montagnes au dernier plan. On y passe une journée à se reposer après avoir parcouru 400km en 5 jours sans pause, à se baigner, à mettre à jour nos journaux de bord, et à regarder la suite de l’itinéraire. Le lendemain matin, un habitant de la péninsule accepte de nous déposer en barque sur la presqu’île d’en face, avec nos trois vélos. Cette demi-heure de bateau nous fait gagner 80km, et surtout nous permet d’éviter de traverser la ville de Puno, que tous les cyclistes nous ont déconseillée (la moitié d’entre eux se sont fait voler des téléphones ou appareils photos). Une bonne affaire, donc. Sur la presqu’île d’en face, on lutte sur 26km de piste avec des montées et des descentes très raides, puis on rejoint la grand route, qui nous amènera, un jour et demi de vélo plus tard, en Bolivie.

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Mais ceci est une autre histoire, rendez-vous dans un bon mois pour un nouveau roman sur la Bolivie !

 

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